Des oiseaux des cols
La nuit a été assez secouée, du fait du vent qui a soufflé toute la nuit. Mais lorsque je me lève (très tôt, pour aller prendre le premier ferry), le soleil fait timidement son apparition à travers les nuages.
Je replie mes affaires et ma tente encore mouillée, et je me mets en selle pour l’embarcadère. C’est le dernier trajet en ferry de mon parcours sur l’archipel, qui m’amène jusqu’à l’île de Harris.
Le bateau slalome tranquillement entre les bouées, en donnant dans un premier temps l’impression qu’il nous conduit en direction de la lumière. Je profite du trajet pour finir ma nuit. Mais entretemps, le bateau a changé de direction, et nous nous dirigeons à nouveau vers une île coincée dans les nuages. Ce n’est que lorsque nous nous approchons du port pour débarquer que le soleil fait son retour, et la mer lisse indique que le vent s’est calmé.
En débarquant, je fais connaissance avec Yann, un autre cycliste français, qui a démarré son trajet à Paris !
Je me mets ensuite en route, après avoir enlevé les couches de vêtements que je portais en prévision du vent.
Le ciel se dégage, et des paysages magnifiques, que je ne m’attendais pas à trouver ici, se dévoilent devant moi.
Après la côte ouest et ses belles plages, je passe un premier col à 140 m d’altitude, bien aidé par le vent qui me pousse dans le dos. Je bascule alors sur la partie est de l’île, plus rocailleuse et vallonnée, mais aussi très jolie.
Après un bref passage par la ville de Tarbert, où la côte est et la côte ouest sont séparées de moins d’un kilomètre, je m’arrête pour pique-niquer. Je recroise Yann, qui s’était arrêté manger en ville, mais qui repart aussitôt pour la suite de sa longue journée.
De mon côté, je fais un détour depuis l’itinéraire principal pour aller explorer une cabane d’observation des aigles. La route pour y parvenir est assez raide, le vent de face se renforce nettement, et la vallée qui abrite cette cabane se fait engloutir par les nuages, mais je tente quand même ma chance.
Peu après être arrivé dans la cabane, l’une des personnes présentes indique avoir vu un oiseau au-dessus des crêtes, dans le seul coin de ciel bleu encore visible. À peine le temps de jeter un coup d’œil que le volatile disparait aussitôt. On ne sera pas complètement sûrs que c’était bien un aigle.
En redescendant, on voit un autres gros oiseau sortir des nuages, mais là aussi son passage est trop rapide pour être sûr de l’identification.
À défaut de photo d’aigle, je vous en propose d’autres des oiseaux que j’ai croisés aujourd’hui.
Après ce petit intermède ornithologique, je retrouve l’itinéraire principal. Et immédiatement je me trouve plongé dans le vif du sujet, avec une montée raide vers un col à 192 m d’altitude. La pente s’adoucit progressivement au fil de la montée, alors que le vent, de face évidemment, se renforce de plus en plus.
Et attention, c’est pas fini ! Après le col se trouvent encore deux bosses bien cachées, mais auxquelles je ne peux pas échapper.
En passant le col, les nuages bas font eux aussi leur retour. La fin de l’étape est donc beaucoup moins agréable…
Pas de camping pour ce soir, car il n’y en a pas dans le coin. Mais j’ai trouvé pour m’arrêter un préfabriqué à côté de départs de balades et d’une aire de jeux pour enfants dans la forêt.
Il a dû y avoir de l’électricité il fût un temps, il y a des toilettes mais sans eau potable, et une table pour prendre mon repas. Bref, c’est assez sommaire, mais au moins ça me protège du vent, et ça me permettra de passer la nuit.
Pour l’intermède ornithologique, mon amie Charlotte suggère buse variable et tarier patre !
C’est toujours un grand plaisir de suivre tes aventures !
La dernière photo montre le bel effet du vent sur les eaux. J’ai froid et je ressens l’humidité en la contemplant !
Question, Olivier … quel effet de marées as tu pu observer pendant la visite des îles ?